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Marie Cochard, co-fondatrice de Druidéesse

« La nature et ses saisons nous offrent un véritable enseignement pour nous accorder à nos rythmes et à nos cycles, afin d'éveiller notre plein potentiel féminin... »

20 janvier 2020

Crédit : Olivier Cochard

Passionnée par les sagesses ancestrales (médecine des plantes, art du conte, chants sacrés…), Marie Cochard partage sa vision d’un éco-art de vivre à travers le magazine Druidéesse qu’elle a créé avec son mari photographe et graphiste. Très bel objet papier, ce Mook bi-annuel de 116 pages disponible sur www.druidéesse.fr invite à s’éveiller au féminin sauvage et au féminin sacré. Paraissant à l’occasion des équinoxes du printemps et de l’automne, il encourage, au travers de recettes, remèdes et rituels très simples, à se connecter avec la nature, à retrouver un équilibre avec les saisons, à ré-apprivoiser sa créativité par la fabrication d’objets à partir d’éléments naturels et à vivre des rituels transformateurs. Le prochain numéro de Druidéesse paraîtra pour l’équinoxe de printemps, le 21 mars. Marie transmet également sa connaissance des énergies de la terre et des plantes en animant des cercles de femmes qu’elle voit comme une prolongation de ce qu’elle partage sur le papier.

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Marie, tu es la co-fondatrice de Druidéesse. Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a amenée à créer ce magazine ?

Journaliste spécialisée dans l’écologie, depuis 13 ans, j’ai commencé à m’intéresser à l’éco-art de vivre en écrivant pour un magazine canadien de Toronto Pure Green. J’ai également écrit deux livres qui s’intitulent Les épluchures – Tout ce que vous pouvez en faire (Eyrolles, 2016) et Notre aventure sans frigo (Eyrolles, 2017), qui invitent à l’alimentation consciente et joyeuse et à renouer avec le bon sens d’autrefois (pas de gaspillage, pas d’emballage, une alimentation locale et de saison). J’ai personnellement amorcé un changement de vie total au moment de la naissance de mon premier enfant. Nous sommes devenus locavores, nous nous sommes mis aux circuits courts : paniers de producteurs, cueillette à la ferme, potager domestique…

Il y a 5 ans, dans la même dynamique, j’ai eu envie d’apprendre à soigner les petits maux du quotidien de mes enfants, d’acquérir des connaissances oubliées pour soigner une toux, un bleu, un mal de tête. J’ai eu la chance de croiser la route d’une ethnobotaniste passionnée par les plantes du Moyen- Âge, Myriam Reffay, qui m’a appris à reconnaître les plantes endémiques de ma région d’adoption, la Gironde. Je me suis ensuite initiée à la sylvothérapie (bains de forêts) et à la gemmothérapie (remèdes élaborés à partir de bourgeons), auprès d’une famille de cueilleurs « sensibles ». Cela rejoignait ce que j’avais déjà expérimenté sur l’alimentation, le faire soi-même, le fait avec amour. M’est alors venue l’idée de proposer un objet de papier, mettant en lumière les sagesses d’ici et d’ailleurs (celtiques, amérindiennes, mayas…) et invitant à s’éveiller doucement à sa nature sauvage, au fil des saisons.

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Couverture du prochain numéro de Druidéesse (à paraître le 21 mars) – Crédit : Olivier Cochard

C’est là que Druidéesse est né ?

Oui, c’est de cette envie d’inviter tout-un-chacun.e à retrouver une complicité avec la Nature, qu’est né Druidéesse ! Quand je contemple le chemin parcouru, je suis pleine de gratitude. Avide de rencontres, je renoue, grâce à cette incroyable aventure avec mes premiers amours, mon arbre (généalogique), avec mes lignées et sens de plus en plus le lien invisible qui me relie à mes ancêtres. Je me remémore les innombrables balades dans les bois et à la Grosse Pierre, sanctuaire des pérégrinations de mon grand-père. Je garde précieusement en mémoire les innombrables tissages des canevas et merveilleuses broderies réalisées par ma grand-mère maternelle et me rappelle les objets rituels consacrés de ma grand-mère paternelle qui, d’aussi loin que je m’en souvienne, pratiquait les arts divinatoires. En créant ce magazine, tout a pris un sens, toutes les facettes de moi-même se sont réunifiées : celle qui chante, celle qui écrit des contes, celle qui se passionne pour les plantes, celle qui déborde de curiosité et de créativité… et c’est exactement la même chose pour ma moitié, Olivier, en charge de la direction artistique.

De fait, tout coule de source depuis le lancement du Crowfunding. On est vraiment sur un projet où on laisse faire, où on laisse venir, que ce soit pour les contributeurs ou pour ce qui se trame. Une rencontre en amène une autre. Nous sommes appelés à aller rencontrer un paysage, telle personne m’indique telle personnalité à rencontrer. Je fais confiance et sens quand c’est juste… Le premier numéro du magazine est arrivé à l’automne 2018, au moment des récoltes, des vendanges, et j’ai trouvé que c’était extrêmement beau. Je voulais au départ qu’il sorte pour l’équinoxe de printemps mais j’ai compris que lâcher sur certaines choses laisse de l’espace pour la magie, les synchronicités. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

« En créant ce magazine, tout a pris un sens, toutes les facettes de moi-même se sont réunifiées : celle qui chante, celle qui écrit des contes, celle qui se passionne pour les plantes, celle qui déborde de curiosité et de créativité… »

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Crédit : Olivier Cochard

Tu es également gardienne des Tentes Rouges. Peux-tu nous parler de ces cercles de femmes ?

L’intention de ces cérémonies est d’offrir aux femmes, un espace sacré pour laisser la parole libérer sa médecine au sein d’un groupe bienveillant et nourrissant selon la tradition des tentes rouges et de se relier aux énergies subtiles, d’accorder les vibrations de nos corps à celles de la saison et de la phase lunaire. Le Cercle des 4 lunes est un Cercle que je co-anime avec Stéphanie Lafranque sur Paris (au Centre Éléments), le Cercle des Druidéesses est un cercle saisonnier que j’anime, seule, sur Bordeaux (à l’espace Soin de soi). Les éco-rituels que je propose à l’occasion de ces rendez-vous sont toujours soutenus par la médecine des plantes et des arbres, le voyage au tambour, le conte et le chant.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans tout ce que tu fais aujourd’hui ?

Ce qui m’anime avec Druidéesse, c’est d’aller à la rencontre… de lieux, de personnes, de plantes de couleurs, de vibrations… Ce qui me met en joie, c’est de pouvoir mettre en lumière des âmes souvent inconnues, détentrices d’une fabuleuse expérience, d’un merveilleux savoir. Le magazine est un autre cercle pour moi, parce qu’avec les contributeurs et les lecteurs, je suis déjà dans cette énergie du « faire ensemble » et de co-création.

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Crédit : Olivier Cochard

Qu’est-ce qui te fait envie aujourd’hui ? Quels sont tes projets ?

Actuellement, je me consacre à Druidéesse. Mon idée est de faire perdurer les graines que nous avons posées. J’ai ce souhait de prendre mon temps et de faire les choses quand je sens que le moment est venu pour moi.

Quels conseils donnerais-tu à une femme qui aurait envie d’entreprendre et de créer un média ?

Je travaille à l’instinct. Mon conseil serait donc peut-être de suivre son intuition profonde. Quand je vois que je ne suis plus alignée, que je ne respecte plus mon rythme, j’écoute la petite voix intérieure, celle de mes profondeurs, qui me demande parfois de ralentir, de faire des choix, de dire non, parfois, de faire en sorte que ce soit juste pour moi.

Qui sont les femmes qui t’ont inspirée et donné envie de faire ce que tu fais aujourd’hui ?

J’éprouve un immense respect pour tant de femmes ! Les femmes avant-gardistes, les femmes intuitives, les femmes-louves, les Gardiennes de la Terre et du Vivant… Je pense notamment à la Sainte Patronne des naturopathes, Hildegarde de Bingen, abbesse, guérisseuse et visionnaire allemande, maîtresse dans l’art de guérir avec les plantes, du XIIe siècle et dont les remèdes continuent d’inspirer notre pharmacopée. Le deuxième visage (beaucoup plus contemporain) qui me vient à l’esprit est celui de Pia Klemp, cette autre jeune femme allemande de 39 ans, ancienne capitaine du navire Sea Watch 3, qui risque jusqu’à 20 ans de prison pour avoir sauvé la vie de migrants, au péril de la sienne. J’ai, de fait, une pensée pour toutes les femmes, ô combien inspirantes, qui nous ont précédées, celles qui osent aller à « contre-courant » aujourd’hui plus que jamais et les femmes Mères-veilleuses de demain.

Y a-t’il des lectures qui t’ont particulièrement influencée ?

Le titre qui me vient en premier lieu est Les gardiennes de la Terre de Marianne Grasselli Meier. J’ai eu l’honneur de recevoir certains de ses enseignements à l’occasion d’ateliers. Eco-thérapeute et musicothérapeute, elle est pour moi l’une des plus grandes maîtresses de magie. Son ouvrage m’a reconnecté à ce que je suis depuis toujours. Son oracle des saisons, qui propose de jouer des rythmes au tambour, offre également de magnifiques perles de sagesse. Je citerais également Les sagesses du cercle de Claire Jozan-Meisel la transmission d’une aînée pour aider les femmes à comprendre et à développer leurs facultés féminines, à travers le yoga, le tao, la médecine des plantes et les spiritualités amérindiennes. Claire nous fait l’honneur d’écrire régulièrement dans Druidéesse, elle donne chaque fois aux femmes des clefs pour une compréhension de l’éco-spiritualité. Je la remercie de compter parmi les précieux membres de notre tribu.

Ton mot de la fin « nature » pour clore cette interview ?

Prenons conscience que Dame Nature est notre plus grande enseignante… Allons marcher sur la terre humide, humblement. Observons les saisons et essayons autant que faire se peut d’entendre nos propres rythmes, simplement. Offrons à nos corps, à nos esprits et à nos âmes des nourritures bienfaisantes, une alimentation vivante et vibrante, des bains de forêt, les chants des oiseaux et des rivières… Prenons soin de nous, pour mieux prendre soin des autres et du monde. Redevenons ces femmes qui prennent soin. Ces gardiennes de la Terre. Posons des intentions pour notre belle planète et passons aux actes !

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Crédit : Olivier Cochard

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