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Les joies d’en bas, un livre qui libère la parole des femmes

MIEUX CONNAÎTRE NOTRE SEXE POUR JOUIR PLUS LIBREMENT

2 juin 2018

Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl-dagbladet.no - Les joies d'en bas

Crédit : Nina Hansen/Dagbladet

Les Norvégiennes Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl achèveront en 2018 leurs études de médecine. Après le succès de leur blog Underlivet qui a démontré le besoin accru d’information sur le sexe féminin, elles décident de briser les préjugés en décortiquant tous les mythes qui lui collent à la peau. Devenu un best-seller mondial, le livre Les joies d’en bas pourrait libérer la parole des femmes, nous rendre plus fières de notre corps, nous aider à jouir plus librement.

Les joies d’en bas a pour sujet le sexe féminin, dans toute sa complexité et sa beauté. Les auteures décrivent en effet avec précision nos fondamentaux anatomiques sans être jamais ennuyeuses. Elles défont le mythe de l’hymen et démontrent l’impossibilité de constater la virginité féminine médicalement, elles éclairent certains désagréments dont nous ne connaissons pas toujours l’origine, et, surtout, elles nous parlent de notre plaisir. Rien n’y apparaît comme sale ou vulgaire, ni l’odeur du sexe, ni les pertes vaginales, ni les moyens d’obtenir un orgasme.

À propos de l’orgasme…

Nous avons tellement pris l’habitude d’entendre parler des différents types d’orgasme, avec au sommet l’orgasme vaginal, que nous prenons cette hiérarchie pour un fait scientifique. « Tu as des orgasmes vaginaux, toi ? Non ? Moi non plus… Ah… » On discute entre filles, on ose ou on n’ose pas dire que non, nous on n’a pas d’orgasmes vaginaux, on a « juste » des orgasmes clitoridiens. On se sent un peu nulle même parfois à cause de ça, on se dit qu’on passe forcément à côté de quelque chose de puissant et de grandiose. Même si on se dit que les orgasmes clitoridiens c’est déjà bien, surtout depuis qu’on est tombée sur des partenaires qui stimulent notre clitoris et ne sont pas convaincus que notre plaisir doit uniquement venir de l’action de leur pénis…

Et puis on lit Les joies d’en bas et on apprend que « la distinction entre orgasme vaginal et orgasme clitoridien, et l’élévation de l’orgasme vaginal au rang d’orgasme véritable, est tout simplement une invention masculine moderne ». On apprend qu’avant le 18e siècle on pensait qu’une femme devait avoir un orgasme pour tomber enceinte, ce qui amenait les hommes à perfectionner leur savoir-faire, à une époque où la mortalité infantile était très élevée et où il était donc important d’avoir de nombreux enfants. On apprend aussi que la stimulation directe du clitoris était alors considérée comme la clef de l’orgasme féminin, à tel point que le médecin de l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche recommandait en 1740 que « la vulve de Sa Très Sainte Majesté soit titillée avant le coït ».

En parcourant ces pages on se demande presque effarée ce qui a bien pu se produire depuis pour que l‘orgasme dit vaginal ait été élevé au rang d’orgasme véritable. On apprend alors que l’on doit cette distinction à Freud, le père de la psychanalyse, qui a estimé au début du 20e siècle que l’orgasme clitoridien était « la forme d’orgasme de la femme immature », que « l’intérêt pour le clitoris » des jeunes filles « devait disparaître pour être remplacé par le désir brûlant d’être pénétrée », que « les vraies femmes avaient des orgasmes vaginaux », que « les femmes devaient consulter un psychologue de toute urgence si elles trouvaient très agréable de se toucher le clitoris ou si, Dieu nous en préserve, elles n’avaient pas d’orgasme lors de rapports sexuels vaginaux avec leur mari ».

LIVRE LES JOIES D'EN BAS

Alors on lui en veut un peu à Freud, un peu beaucoup même, d’avoir à ce point méprisé notre clitoris, d’avoir à ce point déifié le pouvoir de la pénétration vaginale. Et puis on se dit que nous on a toujours su, au fond de notre corps, que c’était à notre petit organe rose sanguin que l’on devait la vague de plaisir intense, la petite mort, la déferlante qui nous laisse abandonnée, les yeux mi-clos, pleinement satisfaite.

Oui, mais alors, les femmes qui disent avoir des orgasmes vaginaux, elles mentent ? Non, il est juste désormais cliniquement prouvé que le clitoris est un organe bien plus gros que le petit bouton qui sort de notre vulve. Le clitoris a toute une partie interne et c’est cette partie interne, plus ou moins proche de la paroi vaginale, qui est stimulée pendant la pénétration, constituant le fameux point G !

Les joies d’en bas enfonce donc toute un tas de portes solidement bâties pour faciliter la vie sexuelle des femmes. Les auteures nous encouragent notamment à pratiquer la masturbation, cette pratique intime qui reste trop souvent stigmatisée. D’après elles, une masturbation régulière permettrait aux femmes de mieux se connaître, d’améliorer la qualité de leurs rapports sexuels, et, donc, d’être plus épanouies. Puisque ce sont des médecins qui le disent… On ne va pas les contredire !

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Vous l’aurez compris : nous sommes séduites, conquises, heureuses que ce livre ait été écrit. Les joies d’en bas, dont la traduction française a été publiée chez Actes Sud, est définitivement à mettre entre toutes les mains, jeunes et moins jeunes, féminines et masculines !

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Découvrez l’interview de Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl pour Brut :

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