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Sophie Keller, astrologue de la transformation

« Je vois l’astrologie comme un cadeau qui nous a été fait pour nous propulser dans une autre dimension de l’existence où tout fait sens, mais où on garde son libre-arbitre. »

10 octobre 2019

Sophie Keller

Crédit : Sophie Keller

Après une carrière dans le milieu politique et institutionnel, Sophie Keller est devenue astrologue. Défendant une astrologie de la transformation reposant sur le libre-arbitre, elle accompagne aujourd’hui des personnes engagées dans un processus de transformation en intégrant les forces planétaires. Elle mêle sa pratique aux bienfaits du Kundalini yoga, proposant une approche très moderne de l’astrologie qu’elle partage dans des ateliers. C’est par ce biais que nous avons découvert son travail tout en lisant au même moment la transcription de son entretien avec Lili Barbery dans La Réconciliation publié en septembre aux éditions Marabout. Une histoire de synchronicité 🙂 Il ne nous en a pas fallu davantage pour proposer une rencontre à Sophie qui nous a parlé de son parcours, des étapes qui l’ont conduite à changer de vie, mais aussi de sa pratique, de la façon dont l’astrologie peut devenir un outil de développement personnel et de cette ère du Verseau qui annonce des bouleversements plus collectifs.

Sophie, tu es juriste de formation, tu as évolué dans le milieu politique, tu as travaillé au Sénat, puis tu es devenue astrologue. Peux-tu nous parler de ton parcours, de ce qui t’a amenée à ce changement de vie radical ?

J’ai travaillé plusieurs années aux côtés d’hommes politiques, en tant que petite main, et, en 2011, j’ai passé le concours de la fonction publique au Sénat pour rentrer dans l’administration. Cela représentait une forme de sécurité, de stabilité, mais je ne trouvais pas beaucoup de sens à ce que je faisais. J’ai alors décidé de faire quelque chose pour moi en m’inscrivant à une formation de quatre ans en astrologie car cela me passionnait. C’était une formidable formation, insistant sur le libre-arbitre. Il n’était pas question de prédictif. J’ai suivi des enseignements en astrologie mais aussi en psychologie jungienne et freudienne. Au moment où j’ai obtenu mon diplôme d’astrologue, au printemps 2014, ma fille est née et mon mari a décroché le poste de ses rêves en Suisse. Nous avons décidé de partir vivre là-bas et c’est ce qui m’a décidé à me lancer, à faire de l’astrologie mon métier, ma mission de vie.

Sophie Keller citation

On peut avoir tendance à associer l’astrologie à une forme de fatalité, alors que tu insistes au contraire dans ta pratique sur le libre-arbitre. Comment parviens-tu à établir ce juste milieu entre les forces liées aux astres, à l’univers, et la liberté de chacun de construire son avenir, de rester maître de son destin ?

On a souvent le réflexe de se dire que le ciel est extérieur à nous, ce qui est sûrement lié à la mémoire judéo-chrétienne que nous portons. On se sent séparés de l’univers. Je pense au contraire qu’on interagit avec le ciel et que s’engager vis-à-vis de sa propre évolution change toute la dynamique. Si on s’engage personnellement en intégrant en conscience les forces planétaires, on arrive à des résultats spectaculaires. Je vois l’astrologie comme un outil sacré, un cadeau qui nous a été fait pour nous propulser dans une autre dimension de l’existence où tout fait sens, mais où on garde son libre-arbitre. C’est un outil qui m’a permis de me comprendre, qui m’a aidée à traverser des crises, à relativiser tout ce qui m’arrivait, à déculpabiliser. Ça permet d’avoir une autre relation au temps.

« Tourner les pages de l’avenir est intéressant aussi parce qu’on prend conscience qu’il y a des cycles de vie, que rien n’est définitif et je parle en l’occurrence de nos épreuves. On réalise que nos souffrances sont provisoires, ce qui permet de mieux les accepter. »

Quand ma fille était bébé et qu’elle me réveillait dix fois par nuit, j’ai passé des nuits et des nuits à parcourir les éphémérides qui étaient devenues mon livre de chevet. Il s’agit de la position des planètes en signes, tout le temps, mois après mois. Et ce qui était extraordinaire, c’est que je pouvais parcourir le temps, retourner en arrière au fil des années. C’est passionnant de revenir en arrière et de relire les événements à travers le prisme de l’astrologie parce que les planètes créent des climats, des atmosphères, et que, forcément, les événements sont corrélés à ce qui se passe à un autre niveau. Quand on a vécu quelque chose de très difficile et qu’on voit que telle planète agissait de telle manière à ce moment-là, on se dit qu’il fallait en passer par là. Les épreuves deviennent donc initiatiques. Tourner les pages de l’avenir est intéressant aussi parce qu’on prend conscience qu’il y a des cycles de vie, que rien n’est définitif et je parle en l’occurrence de nos épreuves. On réalise que nos souffrances sont provisoires, ce qui permet de mieux les accepter. Il me semble aussi que ce rapport au temps fait que tout ce qui est merveilleux le demeure.

Sophie Keller CITATION

Mais le fait de savoir qu’il va y avoir de grandes étapes ne fausse-t-il pas notre rapport à la vie ?

Je vois les grandes étapes mais je suis incapable de dire comment elles vont se matérialiser. Je capte leur enjeu symbolique, ce qui permet de les accueillir quelles qu’elles soient. Si je prends mon exemple personnel, c’est la naissance de ma fille qui a changé ma vie. J’avais repéré un ciel astral particulièrement noir, potentiellement très confrontant, en avril 2014. Plusieurs mois, voire années avant, je m’étais dit qu’il se passerait une chose majeure pendant ce mois d’avril. Je m’étais préparée psychologiquement, je savais que c’était un mois qui était susceptible de changer ma vie. Mais stressée et contrôlante comme je l’étais alors, je redoutais forcément le pire. Neuf mois avant, j’ai appris que j’étais enceinte. Et plus l’échéance se rapprochait, plus j’ai transformé ma peur en amour, en acceptation de ce que la vie me réservait. C’est aussi ça qui a complètement changé mon approche car j’ai eu la preuve vivante que des transits les pires pouvait naître le meilleur. Mais ça n’a pas été facile pour autant car c’est le moment exact où mon mari m’a annoncé avoir une opportunité professionnelle en Suisse, le moment où nous avons décidé d’aller tous vivre là-bas. Pour moi ça a été le début d’une nuit noire de l’âme et de tout un parcours initiatique qui fait que je suis astrologue aujourd’hui. Avec le recul, je réalise qu’avec la naissance de ma fille je suis morte purement et simplement à une première partie de l’existence. Il y a plein de passages qui peuvent ressembler à la mort, tout au long de la vie qui est en fait une succession de morts symboliques et de renoncements.

Ton approche repose sur l’analyse du thème natal, mais aussi sur le pouvoir du féminin ou encore sur les bienfaits du yoga Kundalini. Tu animeras d’ailleurs en novembre un atelier « Astrologie et Kundalini » au Satnam Montmartre. Qu’est-ce qui lie ta pratique de l’astrologie à celle du yoga ?

J’ai animé plusieurs ateliers au cours des derniers mois au Tigre Yoga et au Kshanti Yoga, et je vais effectivement en animer prochainement au Satnam Montmartre avec Anne Bianchi. Je pense d’ailleurs qu’à l’avenir je ferai de moins en moins de consultations et de plus en plus de formations, de retraites, pour être utile, pour transmettre et aussi pour trouver mon équilibre. En ce qui concerne le yoga Kundalini, je le pratique depuis trois ans. J’en ai entendu parler pour la première fois par Lili Barbery que j’avais rencontrée parce qu’elle voulait que je lui parle d’astrologie. Nous en étions venues à évoquer le yoga et je lui avais dit que je le pratiquais régulièrement mais que cela se faisait dans la souffrance, sans plaisir, et que je n’en voyais pas vraiment les effets. Elle m’a alors parlé du Kundalini yoga et, synchronicité, un cours a ouvert à côté de chez moi en Suisse à ce moment-là.

« C’est pour ça que dans mes consultations, je reçois essentiellement des personnes qui sont en reconversion, des personnes qui cherchent leurs voies, des personnes qui rencontrent des crises importantes, qui cherchent des clefs et des issues. On appelle ça l’astrologie de la transformation. » 

Il y a plein de ponts très intéressants entre l’astrologie et le yoga car la finalité de ma pratique est de faire redescendre les enseignements de l’astrologie dans le corps. Je pratique une astrologie de la transformation. Je ne m’intéresse pas du tout à la caractériologie, au fait de parler des traits de la personnalité à partir du thème car je trouve que ça a plutôt tendance à nourrir l’égo, que c’est un peu présomptueux de la part de l’astrologie de prétendre pouvoir définir une personne. Le thème de naissance ne nous appartient pas, il y a plein de personnes qui partagent le même thème et qui vont être très différentes. Moi je parle vraiment de forces en présence, qui sont là et qu’on ne choisit pas, un peu comme une météo. L’astrologie me permet d’accompagner les gens dans leur processus de transformation. J’utilise plutôt les transits, ce qui se passe à un moment donné dans le ciel par rapport aux forces du natal et les interactions qui en découlent. C’est pour ça que dans mes consultations, je reçois essentiellement des personnes qui sont en reconversion, des personnes qui cherchent leurs voies, des personnes qui rencontrent des crises importantes, qui cherchent des clefs et des issues. On appelle ça l’astrologie de la transformation. Elle a été inventée par un grand astrologue, Dane Rudhyar, dont je me sens vraiment proche, et il se trouve que le Kundalini yoga c’est le yoga de la transformation. C’est un yoga qui agit vraiment sur les énergies, sur le psychisme, avec une forte dimension spirituelle, découlant de toute une école de pensée.

Astrologie & Kundalini au Satnam Montmartre

J’ai lu l’interview que Lili Barbery a faite de toi dans La réconciliation dans laquelle elle t’interroge sur l’ère du Verseau. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit et ce qu’implique ce changement d’ère ?

Nous sommes aujourd’hui dans une dynamique d’évolution collective, dans une sorte de changement de niveau de conscience collectif, qui a des incidences sur tout le monde. Et l’astrologie permet d’expliquer certaines choses par rapport à ce changement d’ère. Il y a de grandes ères qui durent environ 2000 ans. On considère que la dernière ère, l’ère des Poissons, a commencé avec la naissance de Jésus Christ et qu’elle a duré environ 2000 ans. Il s’agit d’une ère particulièrement marquée par les religions, par la nécessité d’avoir des dogmes, se caractérisant par une hiérarchie dans les rapports humains impliquant souvent la domination du masculin sur le féminin et se manifestant à tous les niveaux de notre organisation sociétale. L’ère des Poissons a beaucoup alimenté l’état de dualité, le fait que rien n’existe sans son contraire, le manichéisme associant le bien et le mal sur lequel les religions sont fondées.
Et aujourd’hui nous arrivons dans une nouvelle ère. On ne sait pas exactement quand elle va commencer, les astronomes ne sont pas forcément d’accord entre eux, mais son début se situerait entre l’an 2000 et l’an 2160. Ce qui est certain c’est que nous sommes dans une période de transition vers cette ère du Verseau. On en parle depuis les années soixante soixante-dix. Elle représente un mode sociétal qui fonctionne de façon holistique, au sein duquel nous n’avons plus besoin de dogmes et de rapports hiérarchiques quels qu’ils soient. C’est un état d’être, un état d’esprit, qui devrait engendrer des organisations de vie beaucoup plus humaines et fraternelles. Les premières personnes à avoir appréhender l’ère du Verseau il y a plusieurs dizaines d’années ont dit qu’elle amènerait des progrès technologiques et scientifiques spectaculaires, que l’information irait de plus en plus rapidement. Et, effectivement, le plus grand exemple de ce changement d’ère c’est internet. C’est un exemple assez spectaculaire d’une façon complètement différente de communiquer, d’être tous liés et reliés en permanence.

Sophie Keller

Crédit : tyler-van-der-hoeven-

Est-ce que ce changement d’ère induit le fait d’aller vers du mieux, vers un mode de fonctionnement et d’organisation plus positif ?

Je pense que la promesse de cette ère du Verseau c’est de vivre collectivement en conscience et c’est un peu ce qu’on est en train d’expérimenter en ce moment. Alors on peut aussi dire qu’il y a de plus en plus de n’importe quoi mais c’est justement parce qu’on est en mesure de voir tous les dysfonctionnements et les abus. Depuis quelques années, l’esprit et la matière sont de plus en plus proches, ce qui modifie notre rapport à la planète, accroît l’importance des questions environnementales et alimentaires. Il y avait déjà des actions dans ce sens mais elles restaient marginales, alors qu’aujourd’hui il y a une espèce de généralisation de cette prise de conscience. Je l’attribue pour ma part à l’arrivée d’Uranus en Taureau. Uranus est une planète qui reste environ sept ans dans un signe et le révolutionne complètement. Uranus est entrée en Taureau en mai 2018, s’y est vraiment installée en mars 2019 et y restera jusqu’en 2026. Et pour moi ça symbolise une évolution dans notre société de consommation, par rapport à nos acquis, à notre rapport à l’argent et à la propriété. C’est la fin d’un système qui a fonctionné un temps, un changement d’ère, un changement de monde, ce qui explique pourquoi tant de personnes se posent aujourd’hui des questions vraiment existentielles.

« C’est la fin d’un système qui a fonctionné un temps, un changement d’ère, un changement de monde, ce qui explique pourquoi tant de personnes se posent aujourd’hui des questions vraiment existentielles. » 

Qui sont les femmes qui t’inspirent ?

Mes premiers modèles étaient mes grands-mères et aujourd’hui je dirais que mon modèle féminin serait l’archétype de la mère universelle. Plus largement, les femmes qui m’inspirent sont celles qui sont dans une forme de générosité de cœur complètement désintéressée. Je pense souvent aux femmes de l’ombre, à des inconnues qui donnent tellement, gratuitement, sans attendre quoi que ce soit en retour. Il y a beaucoup de femmes comme ça qui m’ont accompagnée, qui sont venues sur mon chemin. Cela m’émeut beaucoup d’y penser, j’ai une gratitude énorme pour toutes ces femmes qui démontrent une générosité extrême.

Quelle est la couleur dont tu ne pourrais pas te passer ?

Peut-être le bleu. Il y a beaucoup de bleu chez moi et c’est la couleur du ciel. Il m’est arrivé un jour, en Inde, de vivre une expérience en état de conscience modifiée qui reste particulièrement gravée en moi. J’ai ressenti une connexion avec le divin et une espèce d’extraordinaire lumière bleue est apparue. J’associe donc le divin à ce bleu et à ce moment-là.

Sophie Keller

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